Gérard Guillaume Edouard Marie WILLEMOT, ° Gand 15 mai 1901, + Mort pour la Belgique à Dora-Nordhausen 19 févr. 1945, assureur à Gand (Willemot Frères), fut un des fondateurs de la Légion Belge à Gand, résistant armé 1940-1945, officier à l’état-major de l’armée secrète zone III, lieutenant d’un service de renseignement et d’action (réseau Luc-Marc), collabora à la presse clandestine, arrêté en quittant sa propriété le 10 déc. 1943, incarcéré dans les prisons de Gand et St Gilles puis déporté en Allemagne, incarcéré à la prison de Gross Strehlitz, prisonnier politique dans les camps de concentration de Gross-Rosen et Dora, titulaire de la mention “Mort pour la Belgique”, chevalier de l’ordre de Léopold avec palme, médaille de la résistance, croix de guerre 1940-1945 avec palme, croix du prisonnier politique 1940-1945 avec trois étoiles, médaille commémorative de la guerre 1940-1945 avec deux éclairs entrecroisés, médaille commémorative française de la guerre 1939-1945 avec barrette Libération, médaille de reconnaissance de l’union des fraternelles de l’Armée Secrète, décoration de reconnaissance du front unique de Belgique.


Pendant la deuxième guerre mondiale “Ter Vaert” devint un des foyers de la résistance armée en Flandre. En 1940 déjà, peu de temps après la capitulation,
Gérard Willemot y réunissait les officiers fondateurs de la Légion Belge, puis
l’Etat-Major de l’Armée Secrète zone III: les commandants Albert Tollenaere,
Georges de Groote, Maurice Goethals, le major Auguste Haus, le baron Jean
Verhaegen, et les courriers Tita de Groote, Marie-Claire Waterloos et Germaine
Fobe.

Gérard Willemot fut arrêté le 10 décembre 1943 au matin, au moment où il quittait son jardin à vélo par la chaussée de Bruges en allant à son bureau à la Coupure. La Geheime Feldpolizei (G.F.P., la police secrète militaire) mal renseignée, était d'abord venu sonner chez un voisin pour demander où habitait Gérard Willemot, renseignement qu'il lui fournit.

Les amis de son réseau lui avaient pourtant vivement conseillé de quitter son domicile et la région car les rafles faisaient rage. ‘Mais ils auraient arrêté toute la famille’ répondit-il.
A partir de la date du 10 déc. 1943 Gérard Willemot sera reconnu Prisonnier Politique, et ce jusqu’à son décès.

Gérard Willemot est incarcéré à la Prison de Gand (Nouvelle Promenade) et y restera jusqu’au 2 mai 1944.

Les tribunaux allemands n’étant pas compétent en pays occupé, le 14 avril 1944, il fut décidé de transférer Gérard Willemot et ses co-accusés en Allemagne, afin d’y être jugés.

Le 2 mai 1944 à 14.00 h. Gérard Willemot quitte la prison de Gand pour être transféré à la Prison de St.-Gilles.

Le 3 mai 1944 il quitte la Prison de St. Gilles.

La Croix Rouge mentionne qu’il quitte cette prison le 3 mai, direction ‘Beveroo’ (Beverloo).

Pour quelle destination ? La fiche NN du Ministère de la Santé évoque comme destination, suite à la déclaration de la famille: le camp d’Esterwegen.
Il semble que ces renseignements fournis par la famille au Ministère de la Santé ne soient pas exacts, puisque d’une part au Ministère de la Santé on ne retrouve aucune trace d’un éventuel passage à Esterwegen, et que d’autre part la communication de nouveaux documents originaux nous donne la certitude que son passage à Gross-Strehlitz se situe du 7 mai 1944 au 30 octobre 1944.

Il semble qu’à cette époque on perde la trace de Gérard Willemot.


Une lettre datée du 2 juin 1944 adressée à Madame Gérard Willemot par le hollandais Fons van MEERWIJK, qui fut un de ses chauffeurs jumeaux en mai 1940, nous indique qu’à cette date on ne savait pas où était exactement Gérard Willemot.

Il fut ensuite incarcéré à la prison de Gross-Strehlitz (Haute-Silésie, actuellement: Strelze Opolskie) à quelques kilomètres d’Oppeln. Au mois de mai 1944 il n’y avait à la maison pénitentiare (Zuchthaus) de Gross-Strehlitz que des Belges, des Français du Nord et quelques Hollandais. La plupart des meilleurs (on ne parle pas des prisonniers de droit commun), se rattachent de près ou de loin à l’Armée Secrète. Il y a là tout un état-major, dont pas un officier ne reviendra.

Du passage de Gérard dans la prison allemande de Gross-Strehlitz et aux camps de concentration de Gross-Rosen et Dora nous ne savons que peu. Les seules traces sont le témoignage d’André CAPPELIEZ, docteur à 7370 Elouges-Dour: “En ce qui concerne Gérard Wilmot (sic), il a été avec moi dans ma cellule à Gross Strehlitz Haute Silésie à quelques kilomètres d’Oppeln. Il nous a suivi ensuite au camp de concentration de Gross Rosen, près de Breslau (60 km au sud-ouest de cette ville).”

Suivant la liste recapitulative des déportés belges de Gross-Strehlitz et le registre d’inscriptions de cette Zuchthaus (Zuchthaus Gros Strehlitz - Namensverzeichnis der NN Gefangenen), Gérard Willemot serait arrivé à Gross-Strehlitz le 7 mai 1944, et évacué sur Gross-Rosen le 30.10.1944.
Il devait comparaître devant le Volksgericht (tribunal), probablement celui de
Oppeln, à une date non-déterminée.

De Gross-Strehlitz, Gérard Willemot fut dirigé à moins de 200 kilomètres
à l’ouest et toujours en Silésie, vers le camp de concentration de Gross-Rosen
(actuellement: Rogoznica, en Pologne), où le convoi arrive dans l’après-midi du
30 octobre 1944.
Docteur André Cappeliez écrit sur Gérard Willemot à Gross-Rosen: “Là il a fait un érysipèle de la face, est entré à l’infirmerie, et en est sorti guéri, je l’ai encore vu à ce moment; il était en tous cas en bonne santé fin décembre 44 ou début de janvier de cette année (N.d.l.r. : 1945).“
Le 1er janvier 1945 on retrouve Gérard Willemot au “Revier” (l’infirmerie), avec un Français faisant partie du même Block 9, et trois Polonais.

Suite à l’avance de l’armée russe, les camps de concentration situés dans la partie est du troisième Reich (Pologne) furent transférés vers l’ouest.

Le camp de Gross-Rosen fut évacué vers Dora-Nordhausen les premières semaines de 1945.
Le 11 février 1945, 3.260 prisonniers politiques venant de Gross-Rosen arrivent
à Dora dont 74 Belges et e.a. Gérard Willemot.
Le Docteur Cappeliez raconte encore à propos de Gérard Willemot:
“Ce camp a été évacué vers Dora Nordhausen les 9 et 10 février de cette année, je ne me souviens pas de l’avoir vu à Nordhausen où je me trouvais; il est pro
bable qu’il a été dirigé sur Dora (à 7 km environ de Nordhausen, entre Kassel et Halle). J’ignore absolument ce qu’il a pu devenir depuis; personnellement je me suis évadé de ce camp, et c’est ainsi que j’ai pu survivre.”

Ceux qui, malgré l’effroyable hectacombe en cours de route, ont survécu le transport de Gross-Rosen à Dora, meurent en grand nombre peu après leur arrivée.
Ce sera le cas de Gérard Willemot qui décèdera le 19 février 1945, une semaine après son arrivée au camp de Dora.


Le 4 mai 1947 la partie du Chemin de Halage (Trekweg) où il habitait, jusqu’au pont de Mariakerke, est rebaptisé par la commune “avenue Lieutenant Gérard Willemot”

Les noms de Gérard Willemot et de son neveu Jean Fobe se retrouvent tous deux sur la plaque commémorative “Pro Patria 1940-1945” dans le couloir du Collège Sainte-Barbe à Gand, dont ils étaient anciens élèves.

Olivier Willemot




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